Saint-Louis : le restaurant solidaire «À L’Essentiel» prêt à accueillir ses premiers clients
Le restaurant À L’Essentiel n’est pas encore ouvert au public, mais ceux qui passent par la rue François-Antoine-Xavier-Wittersbach à l’heure du déjeuner auront remarqué que l’établissement accueille déjà quelques clients depuis le début du mois de juin. « Ce sont des partenaires, donateurs, fournisseurs qui viennent manger et nous permettent de nous roder en cuisine et en salle, pendant trois semaines, afin d’avoir un premier retour avant la grande ouverture du 28 juin », indique Louis Merlier, directeur du restaurant solidaire ludovicien. Un établissement qui a vu le jour grâce à Soliresto, une entité créée conjointement par l’APEI Sud Alsace et l’association Ludo Services.
« C’est un restaurant comme les autres »
S’il emploie des salariés en insertion professionnelle et parfois atteints d’un handicap, dans le but de les accompagner vers un retour à l’emploi, le restaurant À L’Essentiel ne veut pas se cloisonner au pur aspect « entreprise d’insertion ». L’établissement se veut « ouvert à tous », tient à souligner Samuel Kuchel, directeur de l’APEI Sud Alsace et directeur général de Soliresto. « Nous ne faisons pas du handicap un marketing et nous souhaitons déconstruire le bouche-à-oreille qui a tendance à nous cataloguer dans cette case. Ce restaurant est un restaurant comme les autres. » Il suffit d’ailleurs de s’y attabler pour s’en rendre compte et constater que le service comme la cuisine n’ont rien à envier à d’autres établissements de restauration du secteur.
Des produits frais, bio et locaux
« Nous proposons une cuisine traditionnelle, des plats préparés à partir de produits frais mais aussi bio et locaux lorsque cela est possible », précise Louis Merlier. Légumes, viandes, œufs proviennent ainsi de producteurs du secteur. «À L’Essentiel» propose un menu du jour quotidien ainsi qu’une petite carte avec trois entrées, trois plats et trois desserts, qui évolueront en fonction des saisons. Tartare de tomates, escargots, escalopes de veau ou encore filets de truite font partie des suggestions du moment, avec un petit clin d’œil au Sundgau puisqu’il est possible de déguster les traditionnelles carpes frites, à condition de réserver sa portion 24 heures à l’avance.
Tous ces plats sont préparés par les salariés de Solicook, autre structure gérée par l’APEI Sud Alsace. Une entreprise adaptée qui livre 750 repas par jour à plusieurs structures (périscolaires, multi-accueils, écoles) de Saint-Louis, Village-Neuf et Bartenheim. Une chef de cuisine et son second encadrent plusieurs travailleurs en situation de handicap, chargés notamment de l’épluchage et du taillage des légumes le matin, mais aussi parfois de la préparation des plats et du dressage, à l’image d’Arnaud, qui office en tant que commis et s’épanouit pleinement dans ce rôle.
Deux autres embauches prochainement
Le restaurant dispose d’une soixantaine de places en intérieur et d’une quarantaine en terrasse. Une terrasse en cours de finition et qui devrait être utilisable à la mi-juillet. D’ici là, les enseignes de l’établissement seront elles aussi posées. Hormis le directeur, qui coordonne l’équipe, se charge des réservations, commandes et encaissements, «A L’Essentiel» emploie un serveur, Charles, ainsi qu’une personne dédiée à la plonge, Frédéric. À terme, une fois que l’établissement aura trouvé son rythme de croisière, une deuxième personne sera embauchée pour le service en salle et une autre pour s’occuper du bar. Ouvert uniquement pour le service du midi, du lundi au vendredi, l’établissement n’exclut pas de proposer un service du soir ainsi que le week-end si la clientèle est au rendez-vous.
Y ALLER
Restaurant A L’Essentiel, 14 rue François-Antoine-Xavier-Wittersbach à Saint-Louis. Ouvert du lundi au vendredi de 11 h 30 à 14 h à partir du 28 juin. Contact et réservation au 06.49.59.36.88, par mail à contact@alessentiel.org ou sur www.restaurant-alessentiel.fr.
Un tremplin pour un retour à l’emploi
Les employés du restaurant «A L’Essentiel» bénéficient d’un CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion). Un dispositif qui a pour but d’accélérer leur retour à l’emploi en leur mettant le pied à l’étrier, ces contrats étant passés pour une durée de six mois à deux ans maximum. Durant cette période, ils sont accompagnés par Célia Biber, responsable sociale chez Solicook et Soliresto, qui travaille avec eux sur la mise en place d’un projet professionnel, que ce soit dans l’hôtellerie et la restauration ou dans d’autres domaines en fonction des affinités et des compétences des personnes concernées. « C’est comme un tremplin, une première étape dans leur parcours professionnel », indique Célia Biber, qui a aussi pour rôle de lever les freins à l’emploi qui peuvent concerner ce genre de public : mobilité, isolement, précarité financière, manque de communication ou encore éloignement des outils numériques nécessaires à la recherche d’emploi. Un diagnostic professionnel sera ensuite réalisé, ainsi qu’une évaluation des compétences développées lors de cette expérience professionnelle, afin de mettre en place, à terme, un plan d’actions pour améliorer certains aspects et faciliter un retour à l’emploi dans d’autres structures ou entreprises.