Un montage juridique simple
Les locataires signent un bail de sous-location à l’Apei, le locataire des lieux, « pour être très proche du droit commun », précise Samuel Kuchel, directeur de l’Apei Sud Alsace. Les loyers, pour ces appartements de 65 et 70 m², tournent autour de 500 euros mensuels. Les locataires, eux, sont forcément bénéficiaires de l’Allocation adulte handicapé ou d’autres pensions liées à leur handicap. Ils peuvent également être en situation d’emploi, comme Freddy qui se lève tous les matins à 4 h pour aller à vélo au magasin Super U d’Altkirch. Il est magasinier en milieu ordinaire, tandis que sa compagne, Monique, travaille à la blanchisserie de l’Apei.
Sans limite de temps dans la résidence
L’Apei a dû imaginer une structure juridique pour monter son projet : « Nous nous sommes inspirés de ce qu’a fait l’association Travail et espérance à Strasbourg, qui a développé l’habitat inclusif en studios à caractère social », explique Fernand Heinis. « Juridiquement, nous avons pensé ce modèle sur le leur. »
Sur les 21 appartements disponibles, 14 sont déjà occupés, dont trois par des personnes sans handicap, pour favoriser la mixité. Les occupants sont des personnes seules, couples ou familles monoparentales.
Accompagnés par l’association, ils peuvent bénéficier du complexe médico-social qui est adossé à la résidence, le self, les gardiens de nuit et les activités sur le site. Certains, comme Monique et Freddy, vivaient en foyer-studio et ils ont ainsi passé une étape supplémentaire. Ils peuvent aussi rester à demeure dans la résidence : « Pour certains, c’est le maximum, pour d’autres, ça ne sera peut-être qu’un tremplin vers une vie plus ordinaire », admet Patricia Hoenner, l’éducatrice spécialisée à mi-temps sur la structure et au Service d’accompagnement à la vie sociale dans le Sundgau.
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