18 février 2022

Ce n’est pas la quantité d’amandes qui importe lorsqu’on réalise une galette de L’Épiphanie ou lorsqu’on la déguste, c’est le sourire avec lequel on l’entoure, un sourire nourri par cet idéal de partage dont la galette a le secret… Cet ingrédient essentiel était bien présent dans le petit atelier de l’accueil de jour, cette semaine au sein du pôle inclusif quasiment flambant neuf de l’APEI, à Saint-Louis.

 « Un grand moment »

Ce mercredi, une demi-douzaine de personnes en situation de handicap sont réunies autour d’une batterie d’ustensiles. Mission du jour : fabriquer une galette des rois, LA galette des rois, qui sera assurément la plus royale de toute la ville. Chacun a sa propre motivation. Évelyne associe la galette à Jésus : « Ça fait prier », assure-t-elle. Pascal est plus prosaïque : « C’est mon anniversaire. » « Un grand moment de partage avec ceux que l’on aime », rétablit Anthony. L’évidence même du propos met tout le monde d’accord… D’ordinaire seul, Pascal dit également son soulagement d’être ici.

         

       

« Montrer ce dont ils sont capables »

C’est la première fois que l’accueil de jour de l’APEI organise un atelier galette des rois, c’est dire l’importance de l’événement. Chacun y participe. « L’important, c’est surtout de montrer ce dont ils sont capables parce qu’ils doutent d’eux-mêmes, souligne Chloé, animatrice de l’atelier. Il faut leur donner confiance, c’est la base, le préalable ». Effectivement, tout au long des deux heures qui suivront, ils feront la démonstration de ce dont ils sont capables, y compris gérer royalement une galette de l’Épiphanie. Ils sont tous plus ou moins autonomes, certains allant jusqu’à revendiquer des astuces transmises par leur mère.

 
Suspense autour d’un œuf

L’atelier s’organise autour des effluves de frangipane avec un allié de poids : le temps, l’ingrédient qui révolutionne l’art de la cuisine. Et là, tout le monde en prend pour son grade. Comme lorsque Sandra casse méthodiquement un œuf d’une seule main. Dans un silence qui en dit long, tous les regards filent vers le jaune d’œuf. Plongera-t-il ? Ne plongera-t-il pas ? Le numéro d’équilibriste ne s’achève par aucun plongeon inopportun. Idem lorsqu’Anthony étale la frangipane sur la pâte, avec une méticulosité qui ferait pâlir un chef Michelin. « Tout est magique, quand on fait de la cuisine », résume Pascal, d’un clin d’œil malicieux. Magique, et même divin : « j’ai un peu raté ma pâte, c’est la faute à Jésus », se désole Évelyne.

Peu importent les bourdes christiques, le résultat remettra tout le monde d’accord, tout en faisant naître un beau sourire sur les visages promus il y a peu à un bel enfarinement. Autour de la galette réduite petit à petit, les cuisiniers affichent une satisfaction aussi royale que méritée. C’est beau à voir. Qui a dit que le partage d’une galette n’était pas essentiel ?

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